De par son avènement récent, le métavers, ce monde virtuel en 3D où les utilisateurs interagissent, suscite de nombreuses interrogations quant à son utilisation dans différents domaines. Le monde de la formation n’est pas en reste. Entre scepticisme et enthousiasme, comment le métavers peut-il trouver sa place dans le monde de la formation ? Quelles plus-values pour l’apprentissage et le développement des compétences ?
L’immersive learning au cœur de l’apprentissage
Le métavers, grâce à son environnement immersif, peut être utilisé pour créer des expériences d’apprentissage riches et engageantes. En quelques clics, les apprenants ont la possibilité de se retrouver plongés dans un univers au plus proche de leur réalité professionnelle avec des expériences sensorielles précises et multiples : casques de réalité virtuelle (univers 3D et sonorisé immersif), gants haptiques (qui reproduisent l’expérience du toucher), réalité augmentée, etc.
Les apprenants peuvent donc interagir avec l’environnement de manière intuitive, ce qui facilite l’apprentissage. Et cette expérience immersive, qui permet de tromper le cerveau et de s’approcher au plus près de situations réalistes, a un impact évident sur l’engagement et la mémorisation en jouant sur les émotions. Les apprenants sont alors plus enclins à retenir les informations et à les utiliser de manière efficace.
Learning by doing : favoriser l’engagement grâce à la simulation
Le métavers appliqué à la formation professionnelle permet également de créer des situations dans lesquelles les apprenants peuvent mettre en pratique ce qu’ils ont appris sans conséquences impactantes en cas d’erreur. Il permet de simuler des situations professionnelles réalistes dans lesquelles les apprenants expérimentent dans des environnements simulés. Cela peut être particulièrement utile pour les métiers qui impliquent certaines compétences techniques ou spécifiques. Voici quelques exemples concrets :
- Un apprenti mécanicien peut simuler des réparations de voitures
- Un professionnel de santé peut s’exercer à certains actes médicaux
- Les formations relatives à la sécurité au travail permettent de simuler des situations dangereuses dans lesquelles les apprenants doivent prendre des décisions en temps réel pour protéger leur sécurité et celle de leurs collègues
- Les commerciaux peuvent simuler des situations professionnelles dans lesquelles ils doivent négocier et convaincre leur interlocuteur en temps réel.
Ces diverses situations permettent de créer un engagement fort chez l’apprenant qui va s’investir activement dans sa formation.
Un terrain de jeu idéal pour le peer learning
L’essence même du métavers est de permettre aux utilisateurs d’évoluer dans un environnement immersif en interaction avec les autres utilisateurs, un levier essentiel pour développer l’apprentissage collaboratif. Les apprenants peuvent alors travailler en temps réel sur des projets communs avec la possibilité de partager de nombreuses ressources. Des plateformes comme FrameVR permettent déjà d’expérimenter ce type d’apprentissage.
Au plus près des besoins des apprenants grâce à l’adaptive learning
Grâce à l’adaptive learning, le métavers permet de créer des situations d’apprentissage individualisées, où chaque apprenant peut évoluer à son rythme et avoir accès à du contenu de formation personnalisé, notamment en adaptant le niveau de difficulté des activités en fonction des réussites antérieures de l’apprenant. Les activités proposées peuvent être également adaptées au profil de l’apprenant avec la possibilité pour lui de personnaliser son environnement d’apprentissage : choisir son avatar, son lieu d’apprentissage, etc.
Les limites du métavers en formation
Le metavers, grâce aux nombreuses possibilités qu’il offre aux apprenants, ouvre un champ des possibles assez large pour le monde de la formation. En effet, il semble constituer un outil efficace pour favoriser l’engagement des apprenants grâce à des expériences d’apprentissage au plus proche de leur réalité professionnelle. Mais ce n’est pas toujours le choix le plus efficace pour tous les types de formation. Il paraît moins adapté pour les sujets théoriques qui ne nécessitent pas de simulation de situations professionnelles. Conçu pour permettre aux utilisateurs de se déplacer et d’interagir dans un monde virtuel, le métavers ne semble pas non plus adapté pour un apprentissage individuel. Pour ces différents cas, le e-learning semble être une option bien plus adaptée et pertinente, mais aussi moins coûteuse.
En effet, l’utilisation du métavers en formation induit tout de même des coûts importants en termes d’équipements (casques de réalité virtuelle, gants haptiques…) ou de développement (modélisation des univers virtuels) qu’il convient de prendre en compte.
Le métavers nécessite également la présence simultanée des différents participants, donc son utilisation ne semble pertinente que pour une utilisation synchrone, ce qui induit des contraintes organisationnelles plus importantes que le e-learning asynchrone.
Un nouvel horizon pour l’apprentissage en ligne ? Même si le digital learning permet déjà de proposer des expériences immersives et interactives, du travail collaboratif mais aussi du contenu adapté aux besoins de l’apprenant, le caractère innovant du métavers dans le monde de la formation réside donc dans sa capacité à réunir tous ces éléments sur une seule et même plateforme. Le métavers doit alors être considéré comme un tremplin technologique qui permet d’enrichir les expériences d’apprentissage avec certainement des possibilités encore largement inexplorées. Mais comme toujours, c’est évidemment la nature du sujet de la formation, les objectifs visés et les besoins du public-cible qui permettront de déterminer la pertinence ou non d’utiliser le métavers en formation et de choisir la solution la plus adaptée. Sans oublier de prendre en compte les aspects organisationnels et financiers, non négligeables.
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